Le Lanot a une Histoire

Idéalement protégé des vents dominants d'ouest et du sud-ouest par les bois du Mohédan et du Pesqué, largement ensoleillé au sud et au sud-est, arrosé par les ruisseaux du Lacaû et du Lacabette qui l'encadrent, proche du Laû et de l'Ousse, le Lanot de Castet (petite lande du château) fut pendant l'Ancien Régime une réserve du château des Seigneurs de Lons. A la fois jardin potager et fruitier, céréalier et jardin des plantes médicinales, ce quartier de Lons figure dans l'inventaire des biens du château 'l'oustau" de Lons fait par le Marquis de Mirepeix le 24 juillet 1717. Il se trouve encore mentionné à la Section C de "l'Assemblage cadastral du parcellaire de la commune de Lonç" (aujourd'hui PLU) rédigé en 1812 par monsieur Jouanicou, maire de Lons. Ce plan indique encore dans son en-tête la tutelle administrative de l'oustau de Lonç... Il semble ici que l'abolition des privilèges n'était pas encore entrée dans la rédaction des actes civils ! (voir le livre "Si Lons m'était conté." Philiipe Dubourg)

Les ouvriers agricoles accédaient au Lanot du Castet par le chemin des Prés et les chemins Lapassade, Barraqué et du Mohédan. Il faut savoir que sous l'Ancien Régime les lonsois étaient affligés par des épidémies, des épizooties, des parasitoses des végétaux d'une part et d'autre part des canicules, des inondations et des hivers rigoureux qui rendaient la vie difficile et dangereuse par l'absence de soins et d'hygiène. C'est pourquoi les Seigneurs de Lons avaient consacré les produits du Lanot du Castet à compenser les aléas climatiques et aures catastrophes agricoles, et donc à subvenir aux besoins de la population de Lons. Ils avaient pour cela consacré des greniers, des granges, des fenils et des caves, alimentées par les produit du chemin des vignes. Voilà pourquoi les lonsois, en dépit des réformes révolutionnaires, ont toujours préservé le précieux "Lanot du Castet", et ont perpétué son nom jusqu'à nos jours.

Dans le même sujet, les Seigneurs de Lons avaient également constitué des viviers situés au nord de la commune sur un marécage de l'Ousse. On y accédait facilement par les chemins Lassègue, du Pesqué, Deous Grabas et le Passage du Vivier (Jardinerie Truffaut ; Géant Casino) qui longe l'Ousse.

Rappelons ici une anecdote savoureuse à propos du Marquis de Lons, Philippe Mathieu Marie : en 1781 une forte pluie rompit la terrasse des viviers de Lons. Les eaux se répandirent jusqu'à Pouey de Lescar. Il y eut des poissons dans les champs et dans les granges. Les dégâts chiffrés à plus de 10.000 Livres furent payés par le Marquis de Lons... Il en fit un pré qui lui rapporta d'avantage : c'est aujourd'hui le Centre commercial du Mail de l'Hippodrome.

Philippe DUBOURG, 6 mars 2017.